Ce mercredi 27 novembre 2024, la ville de Saint-Leu a franchi une nouvelle étape dans son engagement en faveur de l’inclusion et de l’égalité en signant la Charte Romain Jacob.
C’est en présence des élus de la Ville et du CCAS que le maire de Saint-Leu, Bruno Domen, également président de l’Union des CCAS de La Réunion, a apposé sa signature sur cette charte en présence des acteurs impliqués : Pascal Jacob, président de l’association Handidactique, Christian Bonneau et Jerry Gauvin, délégués départementaux, et Vesna Virijevic, directrice de la Charte.
La Charte Romain Jacob : un cadre pour l’inclusion
Initiée à La Réunion, cette charte vise à garantir un accès équitable aux soins pour les personnes en situation de handicap, tout en respectant leur dignité. Ce projet trouve son origine dans une histoire personnelle tragique : les difficultés d’accès aux soins d’un enfant en situation de handicap, Romain, fils de Pascal Jacob. Romain finit par perdre la vie, après avoir été refusé par trois fois à l’hôpital.
Une réalité alors méconnue pour une prise en charge médicale, pas systématique, que l’association va mettre en lumière des années durant. Un engagement qui a aussi permis la mise en place d’actions et des avancées concrètes.
Soutenue par l’ARS et le Département, cette initiative est devenue une référence nationale et est même reconnue au niveau européen et auprès de l’ONU. Aujourd’hui, la Charte Romain Jacob est déployée dans 22 pays et a été signée près de 2 800 fois en France.
La Charte Romain jacob repose sur 12 recommandations clés et place l’humain au cœur des priorités, en engageant les signataires à répondre aux besoins spécifiques en matière d’accès aux soins et à la santé.
Une charte qui place l’humain au cœur des priorités
La Charte incarne une première en matière de « démocratie sanitaire » en France, selon Pascal Jacob : ce sont les personnes en situation de handicap elles-mêmes qui évaluent la qualité des soins via un questionnaire en ligne. Parmi les questions fondamentales :
- Ai-je accès à un médecin ou à un soignant ?
- Mon accompagnement a-t-il été respecté ?
- Mon soin m’a-t-il été expliqué ?
- Ma douleur a-t-elle été prise en compte ?
Pascal Jacob salue les progrès remarquables réalisés sur l’île : le taux de personnes ayant accès aux soins est passé de 30 % en 2013 à 90 % en 2024. Cependant, « des efforts restent nécessaires, notamment dans la gestion de la douleur, avec un taux de satisfaction de 50 %, tout en prenant en compte que ce taux était à 5% il y a 10 ans ».
L’amélioration de la prise en charge passe aussi par le soutien au personnel soignant et par la mise en œuvre de moyens financiers pour développer la formation et la mise en place de dispositifs spécifiques, comme HandiBLOC. Il permet aux personnes en situation de handicap qui doivent passer le bloc opératoire, de profiter de l’anesthésie pour pouvoir bénéficier d’autres interventions. À La Réunion, deux structures de ce type sont implantées au CHU de Bellepierre et au CHU de Saint-Pierre.
Saint-Leu : des actions concrètes déjà en place
Bruno Domen, le premier magistrat de la ville, a rappelé dans son discours : « l’accès aux soins et à la dignité ne doit pas être une option, mais un droit fondamental pour tous. C’est un impératif humain. Et c’est le combat que mène la collectivité depuis plusieurs années déjà ».
À Saint-Leu, cet engagement se traduit par des actions concrètes menées par le CCAS, le SAPPAPH (Service d’Aide et de Proximité pour Personnes Âgées et Handicapées), et le pôle handicap de la direction des ressources humaines :
- Accessibilité des infrastructures : rénovation des bâtiments publics, réaménagement de voiries, labellisation Handiplage pour la plage du Centre, et travaux d’amélioration à venir pour le SAPPAPH.
- Accompagnement et inclusion : portage de repas, aides administratives et physiques, personnel formé pour accompagner les rendez-vous médicaux et soutenir les familles.
- Santé et bien-être : mise en œuvre d’un Contrat Local de Santé, promotion de la nutrition et des activités adaptées, et soutien renforcé aux aidants familiaux.
Ces efforts s’accompagnent également d’une politique ambitieuse en matière d’emploi : en 2024, le taux d’emploi des personnes en situation de handicap à Saint-Leu atteint 9,31 %, au-delà du seuil légal de 6 %. Au sein de la Direction des ressources humaines, le pôle handicap et le service Promotion de l’Égalité et Lutte contre les Discriminations (PELD) jouent un rôle actif dans la sensibilisation et la formation des agents municipaux et du public (cf Journée du Handicap à Saint-Leu).
Un engagement pour l’avenir
La signature de la Charte Romain Jacob n’est pas une finalité, mais une étape clé dans la démarche inclusive de Saint-Leu. « Aujourd’hui, nous envoyons un message clair : celui d’une ville tournée vers l’avenir, où la solidarité et l’ambition politique se conjuguent pour bâtir une société plus juste », a déclaré le maire Bruno Domen.
En mobilisant des partenaires tels que le CDG Pôle Handicap, l’ARS, France Travail, ou encore le FIPHFP, Saint-Leu prouve que l’inclusion est une responsabilité collective. La commune transforme les défis en opportunités et fait de la diversité une véritable richesse.